
Le personnel administratif de Fatima Group appuie l’initiative de son employeur et remercie les membres du comité de direction du Chapitre d’Haïti pour leur disponibilité et leur engagement.
Entrevue avec docteure Nadine Pierre Louis, interniste, Hôpital Sacré-Coeur de Milot, CRUDEM
Question: Les patients sont-ils au courant de leur situation? Est-ce qu'on leur donne le diagnostique?
Réponse : Oui et Non
Oui, on cherche toujours un moyen de leur dire. Non, quand le diagnostic est terminal ou encore très grave, on ne le donne pas aux patients. Émotionnellement, la famille pense que le patient ne pourra pas le supporter et psychologiquement on a peur qu’il s’effondre. En général on cherche toujours le moyen d’expliquer au patient le combat qu’il va mener et ce qu’on ne pourra pas faire. On reçoit les patients en général au stade terminal, c’est difficile pour nous.
Question: Parlez nous de la prévention? Fait-on un dépistage systématique?
Réponse : 70% des patients ne viennent pas pour se faire dépister. Culturellement, les gens ne viennent pas pour se faire dépister dans une clinique ou un hôpital. Pour le cancer du sein, il existe un seul endroit au Cap-Haïtien où on fait la mammographie, il est hors de prix pour la clientèle. Les patients arrivent au stade 4 et c’est déjà trop tard.
Question: Au niveau financier, est-ce que la clientèle a les moyens pour supporter les coûts du traitement?
Réponse : les patients arrivent toujours trop tard à l’hôpital, parce qu’ils ont déjà été ailleurs avant, soit chez le bokor, soit chez le « ougan » ou encore chez le « mambo » où tout leur capital financier est épuisé. Quand le patient arrive à l’hôpital, il est à court de moyen. En Haïti il n’existe pas d’assurance pour couvrir les frais hospitaliers. Les soins offerts reflètent la réalité économique du patient.
Question: Avez-vous un partenariat avec les “ougans”, bokors pour référer les patients le plus rapidement possible?
Réponse : officiellement en Haïti, les « ougans » n’existent pas et pour être en partenariat avec quelqu’un, il faudrait qu’il existe. Quand le patient va voir un « ougan » c’est dans le plus grand secret.
Le Vécu d’un membre de famille d’un cancéreux avec Cincia Josemont Fontaine
Sa belle mère est morte de cancer. Le diagnostic a été donné après la mort suite à l’analyse des excréments. C’est malheureux, si les enfants savaient que la dame avait un cancer avant sa mort il y aurait une possibilité d’aller plus loin dans le traitement soit pour prolonger sa vie ou diminuer sa souffrance. Le problème est qu’il n’y a pas d’endroit où l’on peut faire le dépistage du cancer au Cap-Haitien. C’est soit après le décès ou lorsque la personne arrive au stade 4 que les médecins donnent le diagnostic de cancer.
L’aspect préventif avec Jean Claude Magny, Ph. D en Didactique de la Santé.
Clinicien au sein d’une équipe multidisciplinaire dans une clinique médicale prônant une approche intégrée en santé en associant la médecine officielle aux médecines alternatives et complémentaires.On peut affirmer qu’une véritable lutte contre le cancer doit passer obligatoirement par une prévention active. Il s’agit d’une démarche qui vise à responsabiliser chaque individu dans la prise en charge des facteurs de risque qui ont un rôle à jouer contre le mal du siècle qui est le cancer. Parmi ces facteurs, on retrouve :
- Le tabagisme
- L’alcoolisme
- La male bouffe
- L’obésité
- La sédentarité
- La pollution
- Le stress chronique
N’oubliez jamais que : « mieux vaut Prévenir que guérir »